NOVALIS

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Né le 2 mai 1772 au château d’Oberwiederstedt (maintenant Arnstein en Allemagne) et mort le 25 mars 1801 à Weißenfels (Allemagne), NOVALIS, de son vrai nom Georg Philipp Friedrich VON HARDENBERG, est un poète, romancier, philosophe, juriste, géologue, minéralogiste et ingénieur des Mines allemand. Il est l’un des représentants les plus éminents du premier romantisme allemand (cercle d’Iéna).

Victor HUGO

Poète, dramaturge, écrivain et romancier français, Victor HUGO est né le 26 février 1802 à Besançon (Doubs) et mort le 22 mai 1885 à Paris.

Il est considéré comme l’un des plus importants écrivains de la langue française. Il est aussi une personnalité politique et un intellectuel engagé qui a eu un rôle idéologique majeur et occupe une place marquante dans l’histoire des lettres françaises au XIXe siècle.

> Poème « J’aime l’Araignée » <

Ernst ZÜRCHER

Ingénieur forestier suisse, professeur et chercheur en sciences du bois, Ernst ZÜRCHER, auteur de deux ouvrages, est connu pour son approche sensible des arbres et son intérêt marqué pour leurs caractéristiques mystérieuses et imperceptibles.

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> Résumé de son livre « Les Arbres, entre Visible et Invisible » <

Arbres et forêts sont aujourd’hui menacés, alors qu’ils pourraient devenir nos meilleurs alliés.

Un nouveau regard sur la nature, selon une démarche scientifique, permet de lever le voile des apparences et de révéler des particularités insoupçonnées des arbres. Des savoirs traditionnels apparaissent alors parfois biologiquement visionnaires – tandis que, par ailleurs, la science découvre des phénomènes dont même la tradition n’avait pas idée.

Jorn de PRECY

Né en 1837 et décédé en 1916, Jorn de PRECY est un jardinier-philosophe anglais d’origine islandaise qui a influencé en profondeur l’art des jardins anglo-saxons du XXe siècle.

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> Extrait de « Le jardin perdu » <

Le temps du jardin est donc celui de la vie. Il ne nous pousse pas vers l’avant, comme le temps mécanique qui régit désormais nos vies, car un vrai lieu nous enracine toujours dans le temps présent. Maintenant et ici. Pas de buts à atteindre, pas d’objectifs à remplir, car la vie n’a qu’une fin : elle-même. Et la beauté aussi, qui naît constamment du processus de la vie.

Robert Pogue HARRISON

Né en 1954 à Izmir (Turquie) Robert Pogue HARRISON est un professeur de lettres et écrivain philosophique américain.

Dans son Livre « Gardens: An Essay on the Human Condition », publié en 2008, il avance que les jardins incarnent la « vocation des soins » qui définit le cœur de l’humanité.

Ses ouvrages ont été traduits en chinois, français, allemand, japonais, coréen et italien.

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> Extrait de « Forests: The Shadow of Civilization » <

De l’arbre généalogique à l’arbre de la connaissance, de l’arbre de vie à l’arbre de la mémoire, les forêts ont constitué un fonds symbolique indispensable dans l’évolution culturelle de l’humanité, et l’essor de la pensée scientifique moderne reste impensable en dehors de la préhistoire de ces emprunts métaphoriques. Il n’est pas jusqu’au concept du cercle qui ne vienne, dit-on, des anneaux concentriques internes qui apparaissent à l’abattage des arbres.

Julien GRACQ

Né le 27 juillet 1910 à Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire) et mort le 22 décembre 2007 à Angers (Maine-et-Loire), Julien GRACQ, nom de plume de Louis POIRIER, est un écrivain français.

Traduites dans vingt-six langues, étudiées dans des thèses et des colloques, proposées aux concours de l’agrégation, publiées de son vivant dans la bibliothèque de la Pléiade, ses œuvres lui ont valu une consécration critique presque sans équivalent à son époque.

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> Extrait de « Un balcon en forêt » <

La forêt était courtaude — c’était des bouleaux, des hêtres nains, des frênes, de petits chênes surtout, ramus et tordus comme des poiriers — mais elle paraissait extraordinairement vivace et racinée, sans une déchirure, sans une clairière; de chaque côté de l’aine et de la Meuse, on sentait que de toute éternité cette terre avait été crépue d’arbres, avait fatigué la hache et le sabre d’abatis par le regain de sa toison vorace. De temps en temps, un layon fuyait à travers les arbres, étroit comme une passée de bête.

Alain CORBIN

Né le 12 janvier 1936 à Lonlay-l’Abbaye (Orne), Alain CORBIN est un historien français, spécialiste du XIXe siècle en France. Ses travaux ont considérablement fait avancer l’histoire des sensibilités dont il est un des spécialistes mondiaux.

> Extrait de « Terra incognita » <

Victor Hugo s’est dit, tout au long de son existence, particulièrement torturé par l’énigme que constituait le vent, lui qui écrit avoir souvent parlé aux arbres, écouté leur discours suscité par le vent dans leurs branches, élément de la harpe éolienne des romantiques allemands.

« Pourquoi ce sifflement toujours le même ? Pourquoi ce grincement, toujours le même ? A quoi bon s’égosiller dans la nuée pour répéter sans cesse les mêmes choses ? » « Que dit le vent. A qui parle-t-il ? Quel est son interlocuteur ? A quelle oreille murmure-t-il ? ».

Selon Victor Hugo, le vent et ses extravagances sont révélation privilégiée de l’Inconnu de la Création, « respiration et appel de l’abîme ». L’ignorance de l’homme à son propos est souffrance.

Yves BONNEFOY


Né le 24 juin 1923 à Tours et mort le 1er juillet 2016 à Paris, Yves BONNEFOY est un poète, critique d’art et traducteur français. Il est considéré comme un poète majeur de la seconde moitié du XXe et du début du XXIe siècle.

> Poème « L’arbre bleu » , extrait de « La longue chaîne de l’ancre » <

Passant,

regarde ce grand arbre

et à travers lui

il peut suffire.

Céline GUILLAUME

Née le 2 avril 1981 à Aubergenville (Région parisienne), Céline GUILLAUME est une romancière française, danseuse et chorégraphe. Elle vit aux portes du Morvan.

Nivernaise d’adoption

> Extrait de son livre « Le Murmure des Etoiles » <

La forêt est la plus merveilleuse des cathédrales. Sous les arcades de branches, j’ai toujours pu méditer à ma guise, m’élever vers ce quelque chose de céleste. Chacune de mes errances fut exquise. J’en rapportais toujours des enseignements bénéfiques ainsi que des myriades de bonheur simple.

Vinciane DESPRET

Née le 12 novembre 1959 à Anderlecht, Vinciane DESPRET est une philosophe des sciences belge, professeur à l’université de Liège et à l’université libre de Bruxelles.

> A propos des oiseaux et du philosophe <

Les oiseaux nous apprennent à multiplier les mondes. Je ne veux pas faire tout le travail d’imagination à la place du lecteur. Le rôle du philosophe est de mettre, après soi, les lecteurs au travail jubilatoire de la pensée.

Sur France Culture, Vinciane DESPRET questionne, en mêlant science et poésie, L’adaptation des oiseaux à leurs territoires.

Francis HALLÉ

Né le 15 avril 1938 à Seine-Port (Seine-et-Marne), Francis HALLÉ est un botaniste, biologiste et dendrologue français..

> A propos du « grand projet européen de forêt primaire«  <

La plupart des grands pays situés aux latitudes tempérées – États Unis, Canada, Chili, Russie, Chine, Japon, Afrique du Sud, Australie, Nouvelle Zélande – ont su conserver des forêts primaires de plaine tandis qu’en Europe de l’Ouest nos ancêtres les ont détruites, ignorant qu’elles avaient une valeur écologique irremplaçable ; en Europe il n’en reste qu’une, celle de Białowieża en Pologne, qui est, hélas, menacée dans son existence même, en dépit des rappels à l’ordre de l’Union Européenne.

L’Association que je préside ne peut admettre qu’en Europe nous n’ayons plus que des plantations d’arbres et des forêts secondaires, exploitées, artificielles et à biodiversité dégradée. Notre objectif est de réunir les conditions d’un retour de la forêt primaire de plaine en Europe de l’Ouest, avec la haute biodiversité qui caractérisait nos régions avant la déforestation…

> Extrait du livre « Le radeau des cimes »<

[…] je dirais que ce qui compte dans la sauvegarde des forêts tropicales, ce n’est pas tant que nous ayons un besoin immédiat de ces forêts tropicales, mais que nous ayons besoin des qualités humaines nécessaires pour les sauver ; car ce sont précisément celles-là qu’il nous faut pour nous sauver nous-mêmes.

Louis OPPEPIN

Instituteur et poète, Louis OPPEPIN est né le 7 février 1831 à Varzy. Parallèlement à sa carrière professionnelle, il publie de nombreux poèmes dans les journaux et des revues littéraires.
Il décède à Nevers le 24 octobre 1915 et est inhumé au cimetière de cette ville.

Nivernais

> Poème « L’espérance » <

L’espérance est la fleur dont la fraîche couronne

Se déploie aux baisers des brises du matin ;

Dans un ciel embaumé, c’est l’aube qui rayonne,

Annonçant le soleil à l’horizon lointain ;

Au souffle de l’amour c’est l’âme qui frissonne ;

Le rêve maternel sur un front enfantin ;

Au sein de l’ouragan sombre qui l’environne,

Le phare qui flamboie au navire incertain !

C’est le cri du martyr, qui vers le ciel s’élance ;

Le regard attendri que rivent sur la France

L’Alsace au coeur brûlant, Metz à l’âme de feu !

C’est la goutte de miel dans la coupe flétrie ;

Pour le proscrit en pleurs, le nom de la patrie !

C’est la Foi, c’est l’Amour, l’Espérance, c’est Dieu !…

Louis Antoine de SAINT-JUST

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Né le 25 août 1767 à Decize et mort guillotiné le 10 thermidor an II (28 juillet 1794) à Paris, Louis Antoine Léon de SAINT-JUST est un homme politique de la Révolution française. Plus jeune élu à la Convention nationale, il était membre du groupe des Montagnards et un soutien indéfectible de Robespierre qui l’a emporté dans sa chute.
D’une éloquence remarquée, il se distingue par l’intransigeance de ses principes prônant l’égalité et la vertu, ainsi que par l’efficacité de ses missions.

> Poème « Homme est un mot… » <

Homme est un mot qui ne caractérise
Qu’un animal, ainsi qu’ours et lion ;
Son naturel est erreur et sottise,
Malignité, superbe, ambition ;
Il naît et meurt ; et mort, on le méprise.
De son destin orgueilleux, on le voit
Fouler la terre en pays de conquête,
Que la raison a soumis à sa loi ;
Il n’est plus que la première bête
De ce séjour dont il se dit le Roi.
Maître du monde, esclave de lui même,
Il creuse tout, et ne sait ce qu’il est ;
Son cœur, pétri d’orgueil et d’intérêt,
Craint ce qu’il hait, méprise ce qu’il aime.
Impudemment il appelle vertu
Le crime sourd d’un sophisme vêtu.
Son amour propre inventa l’apparence ;
L’intérêt vil lui donna la prudence,
Et sa raison n’est qu’un noir composé
D’orgueil adroit, d’orgueil intéressé.
L’or animé dans ses veines palpite ;
L’or est son cœur ; c’est le Dieu qui l’agite ;
Sa voix le traîne au travers des dangers,
Pour s’engraisser sur des bords étrangers.
L’or inventa les Arts, l’Astronomie,
Et l’Avarice est mère du Génie.

Jacques DELAMAIN

1ère parution en 1928, dernière réédition en 2011

Ornithologue français né le 10 septembre 1874 à Jarnac (Charente) et mort le 5 février 1953 à Saint-Brice (Charente), Jacques DELAMAIN crée en 1921 les éditions Stock et fera paraître ensuite des livres d’ornithologie qui connaitront un très grand succès comme Pourquoi les oiseaux chantent qui sera récompensé par l’Académie Française et l’Académie des Sciences.

> Extrait du livre « Pourquoi les oiseaux chantent » <

Mais il y avait, dans le jardin, une paire de chardonnerets qui revenait, chaque printemps, nicher sur la branche horizontale d’un if, et, dans la tête toute rose d’un grand arbre de Judée en fleur, les Fauvettes cherchaient des insectes.

Par les soirées de juillet, autour du clocher qui dominait la maison, les Martinets tournaient en criant ; à mesure que le jour tombait, ils montaient plus haut, perdus bientôt dans la nuit.

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Gustave FLAUBERT

Écrivain français né à Rouen le 12 décembre 1821 et mort à Canteleu le 8 mai 1880, Gustave FLAUBERT est considéré, avec Victor Hugo, Stendhal, Balzac et Zola, comme un des plus grands romanciers français du XIXe siècle.
Flaubert se distingue par sa conception du métier d’écrivain et par la modernité de sa poétique romanesque.

> Extrait de « Nous allions à l’aventure par les champs et par les grèves » <

Quand on a passé le pont et qu’on se trouve au pied du sentier raide qui mène au château, on voit, debout, hardi et dur sur le fossé où il s’appuie dans un aspect vivace et formidable, un grand pan de muraille tout couronné de mâchicoulis éventrés, tout empanaché d’arbres et tout tapissé de lierres dont la masse ample et nourrie, découpée sur la pierre grise en déchirures et en fusées, frissonne au vent dans toute sa longueur et semble un immense voile vert que le géant couché remue, en rêvant, sur ses épaules. Les herbes sont hautes et sombres, les plantes sont fortes et dardues ; le tronc des lierres, noueux, rugueux, tordu, soulève les murs comme avec des leviers, ou les retient dans le réseau de ses branchages. Un arbre vert a percé l’épaisseur de la muraille et, sorti horizontalement, suspendu en l’air, a poussé tout à l’aise l’irradiation de ses rameaux. Les fossés dont la pente s’adoucit par la terre qui s’émiette des bords et par les pierres qui tombent des créneaux ont une courbe profonde, et la porte, avec sa vigoureuse ogive un peu cintrée et ses deux baies servant à relever le pont-levis, a l’air d’un grand casque qui regarde par les trous de sa visière.

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Alphonse de LAMARTINE

Né le 21 octobre 1790 à Mâcon et mort le 28 février 1869 à Paris, Alphonse de LAMARTINE, de son nom complet Alphonse Marie Louis de Prat de LAMARTINE, est un poète, romancier, dramaturge français, ainsi qu’une personnalité politique qui participa à la révolution de 1848 et proclama la Deuxième République.
Il est l’une des grandes figures du romantisme en France.

> Le lac <

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,

Dans la nuit éternelle emportés sans retour,

Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges

Jeter l’ancre un seul jour ?

Ô lac ! l’année à peine a fini sa carrière,

Et près des flots chéris qu’elle devait revoir,

Regarde ! je viens seul m’asseoir sur cette pierre

Où tu la vis s’asseoir !

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes ;

Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés ;

Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondes

Sur ses pieds adorés.

Marcel AYMÉ


Né le 29 mars 1902 à Joigny (Yonne) et mort le 14 octobre 1967 à Paris, Marcel AYMÉ est un écrivain, dramaturge, nouvelliste, scénariste et essayiste français. Prolifique, il a laissé deux essais, dix-sept romans, plusieurs dizaines de nouvelles, une dizaine de pièces de théâtre, plus de cent soixante articles et des contes.

> Extrait des « contes du chat perché » <

A plat ventre dans le pré, Delphine et Marinette étudiaient leur géographie dans le même livre, et il y avait un canard qui allongeait le cou entre leurs deux têtes pour regarder les cartes et les images.
C’était un joli canard.
Il avait la tête et le col bleus, le jabot couleur de rouille et les ailes rayées bleu et blanc.
Comme il ne savait pas lire, les petites lui expliquaient les images et lui parlaient des pays dont le nom était marqué sur les cartes.

  • Voilà la Chine, dit Marinette. C’est un pays où tout le monde à la tête jaune et les yeux bridés.
  • Les canards aussi ? demanda le canard
  • Bien sûr. Le livre n’en parle pas, mais ça va de soi.
  • Ah ! La géographie est quand même une belle chose…Mais ce qui doit être plus beau encore, c’est de voyager.
    Moi, je me sens une envie de voyager, si vous saviez…

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Guy de MAUPASSANT

Copyright Gallica/BnF


Écrivain et journaliste littéraire né le 5 août 1850 au château de Miromesnil à Tourville-sur-Arques (Seine-Inférieure), Guy de MAUPASSANT est mort le 6 juillet 1893 à Paris.
Lié à Gustave FLAUBERT et à Émile ZOLA, il a marqué la littérature française par ses six romans, dont Bel-Ami en 1885, et surtout par ses nouvelles comme Boule de Suif en 1880 ou les Contes de la bécasse (1883).
La carrière littéraire de Maupassant se limite à une décennie — de 1880 à 1890 — avant qu’il ne sombre peu à peu dans la folie.

> Extrait de « Contes de la bécasse » <

La nuit vint deux heures plus tôt, tant le ciel était sombre. J’avais pour guide un paysan qui marchait à mon côté, par un tout petit chemin, sous une voûte de sapins dont le vent déchaîné tirait des hurlements. Entre les cimes, je voyais courir les nuages en déroute, des nuages éperdus qui semblaient fuir devant une épouvante. Parfois, sous une immense rafale, toute la forêt s’inclinait dans le même sens avec un gémissement de souffrance ; et le froid m’envahissait, malgré mon pas rapide et mon lourd vêtement. Mon guide, par moments, levait les yeux et murmurait : « Triste temps ! » Les ténèbres étaient profondes. Je ne voyais rien autour de moi et toutes les branches entrechoquées emplissaient la nuit d’une rumeur incessante.

Jean de LA FONTAINE


Né le 8 juillet 1621 à Château-Thierry (Aisne) et mort le 13 avril 1695 à Paris, Jean de LA FONTAINE est un poète français connu principalement pour ses Fables.
On lui doit également des contes et poèmes divers, des pièces de théâtre et des livrets d’opéra qui confirment son ambition de moraliste.

> Fable « L’Oiseau blessé d’une flèche » <

Mortellement atteint d’une flèche empennée,
Un Oiseau déplorait sa triste destinée,
Et disait, en souffrant un surcroît de douleur :
« Faut-il contribuer à son propre malheur !
Cruels humains ! vous tirez de nos ailes
De quoi faire voler ces machines mortelles.
Mais ne vous moquez point, engeance sans pitié :
Souvent il vous arrive un sort comme le nôtre.
Des enfants de Japet toujours une moitié
Fournira des armes à l’autre. »

Hubert REEVES


Né le 13 juillet 1932 à Montréal (Canada), Hubert REEVES est un astrophysicien, vulgarisateur scientifique et écologiste. Ayant commencé sa carrière en tant que chercheur en astrophysique, il pratique aussi la vulgarisation scientifique et est depuis les années 2000 un militant écologiste très actif.

> Extrait de « Mal de Terre » <

Les vivants existent de leur plein droit et n’ont pas à se justifier d’exister. Les expressions « espèces nuisibles » et « mauvaises herbes » ne sont que le reflet d’un préjugé séculairement ancré, selon lequel les plantes et les animaux sont là pour nous servir ou nous réjouir, et que nous avons sur eux un droit discrétionnaire.
Ces mots sont la traduction directe de notre égocentrisme (ou anthropocentrisme), de notre ignorance et de notre étroitesse d’esprit. Les animaux considérés comme nuisibles ne le sont que par nous, et il en est de même des herbes prétendues mauvaises.
En réalité, nous ne sommes qu’une espèce parmi tant d’autres. Ajoutons, en passant, que, face aux extinctions multipliées d’espèces dont nous sommes aujourd’hui responsables, nous mériterions, seuls, le qualificatif d’espèce hautement nuisible à l’harmonie et à la préservation de la biodiversité.

Jacques-Henri BERNARDIN de SAINT-PIERRE


Écrivain et botaniste français Jacques-Henri Bernardin de SAINT PIERRE est né au Havre (Seine-Maritime) le 19 janvier 1737 et décédé à Éragny-sur-Oise (Val d’Oise) , le 21 janvier 1814.

Jean GIONO

Né le 30 mars 1895 à Manosque (Alpes-de-Haute-Provence), Jean GIONO y mort le 8 octobre 1970.
Un grand nombre de ses écrits ont pour cadre le monde paysan provençal. Inspirée par son imagination et ses visions de la Grèce antique, son œuvre romanesque dépeint la condition de l’homme dans le monde, face aux questions morales et métaphysiques et possède une portée universelle.

> Extrait de « L’homme qui plantait des arbres » <

Les chênes de 1910 avaient alors dix ans et étaient plus hauts que moi et que lui. Le spectacle était impressionnant. J’étais littéralement privé de paroles et, comme lui ne parlait pas, nous passâmes tout le jour en silence à nous promener dans sa forêt. Elle avait, en trois tronçons, onze kilomètres dans sa plus grande largeur. Quand on se souvenait que tout était sorti des mains et de l’âme de cet homme, sans moyens techniques, on comprenait que les hommes pourraient être aussi efficaces que Dieu dans d’autres domaines que la destruction.

Aimé CÉSAIRE

Écrivain et homme politique français, à la fois poète, dramaturge, essayiste et biographe, Aimé CÉSAIRE, né le 26 juin 1913 à Basse-Pointe (Martinique) et mort le 17 avril 2008 à Fort-de-France (Martinique), est un Fondateur et représentant majeur du mouvement littéraire de la négritude — avec Léopold Sédar Senghor et Léon-Gontran Damas — anticolonialiste résolu, il mène en parallèle une carrière politique en tant que député de la Martinique et maire de Fort-de-France durant cinquante-six années consécutives.

> Un poème de livre « Cent poèmes » <

BEAU SANG GICLE

tête trophée membres lacérés

dard assassin beau sang giclé

ramages perdus rivages ravis

enfances enfances conte trop remué
l’aube sur sa chaîne mord féroce à naître

ô assassin attardé

l’oiseau aux plumes jadis plus belles que le passé

exige le compte de ses plumes dispersées

Farid al-Din ATTAR

Poète mystique persan né à Nichapour (Iran) vers 1145, Farid al-Din ATTAR y est mort entre 1190 et 1229.
Il a écrit plusieurs ouvrages moraux et mystiques, dont le plus célèbre est le Manṭiq al-ṭayr (La Conférence des oiseaux).

> Présentation de « La Conférence aux Oiseaux » <

Ce livre ouvrage raconte l’histoire d’une bande de trente oiseaux pèlerins partant sous la conduite d’une huppe fasciée à la recherche du Simurgh, leur roi, et relate leurs hésitations et incertitudes.

À l’instar d’autres récits orientaux, le récit est émaillé de contes, d’anecdotes, de paroles de saints et de fous qui les accompagnent. Un à un, ils abandonnent le voyage, chacun offrant une excuse, incapable de supporter le voyage. Chaque oiseau symbolise un comportement ou une faute. La tête de file est la huppe, le rossignol symbolise l’amant. Le perroquet est à la recherche de la fontaine de l’immortalité, et non pas de Dieu. Le paon symbolise les « âmes perdues » qui ont fait alliance avec Satan.

Édouard GLISSANT

Né le 21 septembre 1928 en Martinique, Édouard GLISSANT est mort le 3 février 2011 à Paris. Il est un romancier, poète et philosophe français qui a obtenu le prix Renaudot en 1958 pour son roman La Lézarde.

> Extrait de « La Terre le feu l’eau et les vents«  <

Avec des larmes, ô grand esprit, grand esprit, mon père suprême – avec des larmes je viens vous dire que l’arbre n’a jamais fleuri. Vieil homme pitoyable, vous me voyez ici ; j’ai tout manqué, je n’ai jamais réussi. Ici, au centre du monde où vous m’avez conduit quand j’étais jeune, où vous m’avez instruit, me voilà devenu vieux et l’arbre a dépéri, père suprême, mon père suprême !
À nouveau et peut-être pour la dernière fois sur cette terre, je vous rappelle la grande vision que vous m’avez envoyée. Il se peut qu’une petite racine de l’arbre sacré vive encore. Nourrissez-la, que l’arbre fleurisse et s’emplisse du chant des oiseaux ! Écoutez-moi, non pour moi-même, mais pour mon peuple. Je suis vieux. Écoutez-moi afin qu’ils puissent retrouver la bonne piste rouge, l’arbre qui protège !
Dans ma détresse, je vous envoie ma faible voix, ô Six Pouvoir du Monde ! Écoutez-moi dans ma détresse, car il se peut que plus jamais je ne vous rappelle. Ô faites que mon peuple vive !

Pierre MICHON

Né le 28 mars 1945 à Châtelus-le-Marcheix (Creuse), Pierre MICHON est un écrivain français.
Jusqu’à trente-neuf ans il n’exerce pas de profession stable et entre dans la vie littéraire avec la publication de Vies minuscules. Il déclarera plus tard que ce livre l’a « sauvé » : soit il devenait écrivain, soit il devenait clochard…

> Extrait de « Vies Minuscules«  – A propos des tilleuls <

Ces arbres savoureux sont aimés des abeilles ; et leur puissant murmure qui s’amplifiait dans le soir semblait la voix même de l’arbre, son aura de massive gloire : Ainsi devaient vrombir les anges devant Ézéchiel prosterné.

Sylvain TESSON

Né le 26 avril 1972 à Paris, Sylvain TESSON est un écrivain voyageur français. Géographe de formation, il choisit très jeune de faire des voyages et des expéditions dans des conditions souvent extrêmes dont il rapporte des carnets ou des films.
Auteur de récits de voyage et de livres de réflexion, il est lauréat de nombreux prix littéraires dont le prix Renaudot en 2019.


> Extrait de « Dans les forêts de Sibérie » <

Une fuite, la vie dans les bois ? La fuite est le nom que les gens ensablés dans les fondrières de l’habitude donnent à l’élan vital. Un jeu ? assurément ! Comment appeler autrement un séjour de réclusion volontaire sur un rivage forestier avec une caisse de livres et des raquettes à neige ?
Une quête ? Trop grand mot. Une expérience ? Au sens scientifique, oui. La cabane est un laboratoire. Une paillasse où précipiter ses désirs de liberté, de silence et de solitude. Un champ expérimental où s’inventer une vie ralentie.

Geneviève PEIGNÉ

Professeur de lettres, puis documentaliste et plus récemment poète, Geneviève PEIGNÉ est née à Chartes en 1949. Elle a enseigné en Pologne, aux Antilles et en Algérie ;
de retour en France, voyager devient lire et écrire.
Elle partage sa vie entre Dijon et Bazoches.

Nivernaise d’adoption

> Extrait du livre « L’Interlocutrice » <

Reste encore un peu ; ce que tu dis dans tes livres, je vais l’écouter. Flaubert, Proust ou tant d’autres, ils céderont leur tour. Je t’écoute, je t’écouterai. Les ai-je assez écoutés, eux, à ta place peut-être ?
La liste de ce qui ne se peut plus est immense. -Je peux lire- est immense. Je peux te lire, surtout.

Pascale ROZE

Née le 22 mars 1954 à Saïgon, Pascale ROZE est une écrivaine et romancière française. Elle a reçu le prix Goncourt en 1996 pour son roman Le Chasseur Zéro.
Elle partage sa vie entre Paris et un petit village de Bourgogne.

Nivernaise d’adoption

> Extrait du livre « Passage de l’amour » <

Vous avez ce temps, ce temps compté, pour glaner quelques renseignements personnels sur l’amour, pour augmenter le prix de la vie.
Ne traînez pas.
Qui dit qu’un jour il ne se lassera pas de courir nos chemins, le bel enfant, qu’ôtant son carquois il ne s’assoira pas au pied d’un arbre en maugréant : j’en ai marre.

Théodore de BEZE

Né le 24 juin 1519 à Vézelay et mort le 13 octobre 1605 à Genève, Théodore de BEZE est un humaniste, théologien protestant, traducteur de la Bible, professeur, ambassadeur et poète.

Nivernais

> Extrait d’une œuvre de jeunesse intitulée « Poemata » <

Si, divine Vénus, l’océan t’enfanta autrefois, si la puissance de Vénus est connue de la mer insensible, ne m’abandonne pas, n’abandonne pas un homme jeté dans cet abîme, Déesse : voici que, trempé, je suis vaincu de tous côtés par les flots au fracas rauque. Tu demandes où sont les vagues, où est le cruel océan ? Nulle part, mais la mer qui me tourmente, la terre elle -même m’y expose.
Pauvre de moi ! Quoique bien loin de l’onde limpide, je suis emporté, naufragé moi-même, par une houle imaginaire !
Pauvre de moi ! Que dis-je : « imaginaire ? » Elle est on ne peut plus réelle, cette onde qui me nuit ; elle n’a rien d’inventé. Nulle part je ne vois l’onde, et pourtant, l’onde m’entoure. Apparemment, je cours, bien au sec, et en réalité je nage dans la mer. Voilà que je m’y reprends : pourquoi ai-je dit « au sec ? »
Visiblement, le peu de puissance qu’avait mon esprit est mort et enterré. De là vient que je suis contraint si souvent de changer ma pensée première ; Et ma muse est habile pour ce qui est de me fausser compagnie.
Vous, mes yeux en pleurs, vous fournissez un fleuve à mon vaisseau, elle vole, la malheureuse barque, portée par ce fleuve. Et le vent ne manque pas ! Le vent, mes soupirs le fournissent : ils conduisent cette barque éventrée à sa perte.
A quoi bon parler de mes tourments silencieux, de ma passion aveugle ?
Les tourments me donnent des rames, la passion, des voiles. L’espoir est, de mon misérable esquif, le gouvernail. L’espoir, le meilleur des dieux, l’espoir, seul remède que j’aie trouvé à mes maux.
L’ancre, ce sont les paroles tirées de mon humble cœur, et pourtant c’est à peine si elles retiennent les eaux furieuses.

Jean SEVERIN

Enseignant et écrivain, né le 21 août 1911 au sein d’une famille morvandelle à Montreuillon, Antonin Bondat, qui sera connu sous le pseudonyme de Jean SEVERIN, y décède le 6 mars 1998.

Nivernais

> Extrait du livre « Une vie peuplée d’enfants » <

Nous étions pauvres. La viande ne parvenait à la maison que pour les fêtes « mangeoires », mais nous avions les fruits de l’Ouche, les choux et les carottes du jardin. Les pommes de terre, surtout, qu’on appelait les « treufes », et que je préférais bouillies en plein vent dans la marmite du cochon ; elles gardaient un peu de terre qui craquait sous les dents ; elles sentaient les mains calleuses, le premier vent d’automne.

Pierre BEREGOVOY

Né le 23 décembre 1925 à Déville-lès-Rouen (Seine-Maritime) et mort le 1er mai 1993 à Nevers, Pierre Bérégovoy est un homme d’État français. Il a exercé les fonctions de Premier ministre du 2 avril 1992 au 29 mars 1993, sous la seconde présidence de François Mitterrand.

Nivernais

> Extrait de la Déclaration de politique générale du 8 avril 1992 (il vient d’être nommé Premier Ministre par François MITTERAND) <

Nous nous sommes également préoccupés des grands équilibres écologiques : ainsi le plan national proposé par Brice Lalonde et voté en 1990 fait de l’environnement une priorité au même titre que l’emploi, la formation ou la sécurité. Notre pays est l’un de ceux qui respectent le mieux les engagements internationaux qu’il a souscrits en la matière.
Quatrième puissance économique mondiale, la France, avec ses cinquante-huit millions d’habitants, est considérée comme l’une des nations les plus solides. Et pourtant, ce sentiment, largement répandu à l’étranger, l’est beaucoup moins chez nous. Comme s’il y avait un déficit de confiance.

Christian PAUL

Né le 23 mars 1960 à Clermont-Ferrand, Christian PAUL est un homme politique français qui a été élu maire de Lormes de 1995 à 2001 et à nouveau depuis juillet 2021. il est aussi président du Pays Nivernais-Morvan (qui réunit cinq communautés de communes).
Il a été élu député socialiste de la Nièvre de 1997 à 2017 et président du Parc Régional du Morvan de 2001 à 2010, et nommé secrétaire d’État à l’Outre-mer sous le gouvernement JOSPIN de 2000 à 2002.

Nivernais

> Extrait d’une intervention à propos du festival des Idées (2020) en présence du Journal du Centre <

« Une panne politique s’est installée après l’explosion des gauches, et suite à une période décevante, peu avant le mouvement des Gilets jaunes, alors que des défis énormes se présentaient, écologiques, économiques et sociaux.

« Le festival des Idées ne fut pas une simple assemblée d’intellectuels, mais a permis d’injecter des idées nouvelles, lors de débats inversés, lancés par le public. Il fallait qu’il en reste des traces, d’où ce livre. »

Christian PAUL est l’auteur de plusieurs livres, dont « Les iles et l’archipel » en 2017.

Écoutez ses interventions sur France Culture.

Daniel VAILLANT

Né le 19 juillet 1949 à Lormes, Daniel VAILLANT est un homme politique français, député de Paris de 2002 à 2017.
Il a été ministre de Lionel Jospin de 1997 à 2002 et maire du 18e arrondissement de Paris de 1995 à 2001 et de 2003 à 2014.

Nivernais

> Extrait d’une intervention « Un devoir pour les Gouvernants » (il était ministre de l’Intérieur) <

 » La France est un pays naturellement ouvert au monde, qui accueille chaque année 85 millions de visiteurs. Elle doit maîtriser cette ouverture… On ne peut ignorer, sauf à faire preuve d’un angélisme certain, les déséquilibres démographiques, économiques et politiques d’un monde où la principale menace est l’absence de règles, de normes. Ces déséquilibres qui s’accentuent de jour en jour nourrissent les migrations de grande ampleur qui peuvent être lourdes de conséquences pour la stabilité de notre monde. Mais le pire n’est jamais sûr ; le bon sens commande de maintenir cette ambition de maîtrise des flux, c’est un devoir pour les gouvernants.

Nous avons à cet égard deux responsabilités principales : 

François MITTERRAND

Né le 26 octobre 1916 à Jarnac (Charente) et mort le 8 janvier 1996 à Paris, François MITTERRAND est un écrivain, académicien et homme d’État français.

SAINT-JOHN PERSE

Copyright BnF/Gallica

Né le 31 mai 1887 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) et mort le 20 septembre 1975 à Hyères (Var), Alexis LEGER, dit SAINT-JOHN PERSE, est un poète, écrivain et diplomate français, lauréat du prix Nobel de littérature en 1960.
En marge des mouvements littéraires de son époque, sa poésie, en versets, est réputée pour son hermétisme, mais aussi pour sa force d’évocation.

> Extrait du recueil « Oiseaux » (1962) <

Oiseaux, lances levées à toutes frontières de l’homme !…

L’aile puissante et calme, et l’œil lavé de sécrétions très pures, ils vont et nous devancent aux franchises d’outre-mer, comme aux Échelles et Comptoirs d’un éternel Levant. Ils sont pèlerins de longue pérégrination, Croisés d’un éternel An Mille. Et aussi bien furent-il « croisés » sur la croix de leurs ailes…

Nulle mer portant bateaux a-t-elle jamais connu pareil concert de voiles et d’ailes sur l’étendue heureuse ?

Jacques PREVERT

Né le 4 février 1900 à Neuilly-sur-Seine et mort le 11 avril 1977 à Omonville-la-Petite (Manche), Jacques PREVERT est un poète français.
Auteur de recueils, parmi lesquels Paroles (1946), il devint populaire grâce à son langage familier et à ses jeux sur les mots.

> Poème : Le ruisseau <

Beaucoup d’eau a passé sous les ponts

et puis aussi énormément de sang

Mais aux pieds de l’amour

coule un grand ruisseau blanc

Et dans les jardins de la lune

où tous les jours c’est ta fête

ce ruisseau chante en dormant

Et cette lune c’est ma tête

où tourne un grand soleil bleu

Et ce soleil c’est tes yeux.

> Poème : Salut à l’oiseau <

Je te salue
geai d’eau d’un noir de jais
que je connus jadis
oiseau des fées
oiseau de feu oiseau des rues
oiseau des portefaix des enfants et des fous
Je te salue

Théophile GAUTIER

> Le merle <

Copyright Wikipedia

Né à Tarbes le 30 août 1811 et mort à Neuilly-sur-Seine le 23 octobre 1872,
Théophile GAUTIER est un poète, romancier et critique d’art français. Issu d’une famille de petite bourgeoisie, il se destinait initialement à une carrière de peintre, mais le 27 juin 1829, il fit une rencontre décisive, celle de Victor Hugo, qui lui donna aussitôt le goût de la littérature.

Un oiseau siffle dans les branches
Et sautille gai, plein d’espoir,
Sur les herbes, de givre blanches,
En bottes jaunes, en frac noir.

C’est un merle, chanteur crédule,
Ignorant du calendrier,
Qui rêve soleil, et module
L’hymne d’avril en février.

François-René de CHATEAUBRIAND

Copyright Gallica/BnF

Né à Saint-Malo le 4 septembre 1768 et mort à Paris le 4 juillet 1848, François-René, vicomte de CHATEAUBRIAND est un écrivain, mémorialiste et homme politique français.


> La forêt <

Forêt silencieuse, aimable solitude,
Que j’aime à parcourir votre ombrage ignoré !
Dans vos sombres détours, en rêvant égaré,
J’éprouve un sentiment libre d’inquiétude !
Prestiges de mon cœur ! je crois voir s’exhaler
Des arbres, des gazons une douce tristesse :

Paul VERLAINE

1893
Copyright Wikipedia

Écrivain et poète français né à Metz (Moselle) le 30 mars 1844, Paul VERLAINE meurt à Paris le 8 janvier 1896.
Archétype du poète maudit (notion qu’il a lui-même forgée dans son essai de 1884 et 1888), il sera reconnu comme un maître par la génération suivante.

> Poème saturnien : Cauchemar <

J’ai vu passer dans mon rêve
– Tel l’ouragan sur la grève, –
D’une main tenant un glaive
Et de l’autre un sablier,
Ce cavalier

Des ballades d’Allemagne
Qu’à travers ville et campagne,
Et du fleuve à la montagne,
Et des forêts au vallon,
Un étalon

Gérard de NERVAL

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Né le 22 mai 1808 à Paris, il y est mort le 26 janvier 1855. Gérard LABRUNIE, dit Gérard de NERVAL est un écrivain et un poète français
Figure majeure du romantisme français, il est essentiellement connu pour ses poèmes et ses nouvelles.

> Dans les bois <

Au printemps l’Oiseau naît et chante :
N’avez-vous pas ouï sa voix?…
Elle est pure, simple et touchante,
La voix de l’Oiseau — dans les bois!

Pierre de RONSARD

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Né en septembre 1524 en Vendômois et mort le 27 décembre 1585 à Tours, Pierre de RONSARD est un des poètes du XVIe siècle.
« Prince des poètes et poète des princes », il est une figure majeure de la littérature poétique de la Renaissance.

> Le bocage royal <

Je porterais mon mal beaucoup plus aisément

Si en fraudant les bons, le sort incessamment

N’avançait les méchants ; mais quand en mon courage

Je vois tout aller mal, de deuil presque j’enrage.

Je me fâche de voir les hommes étrangers,

Changeurs, postes, plaisants, usuriers, mensongers,

Guillaume APOLLINAIRE

Guillaume Albert Vladimir Alexandre Apollinaire de Kostrowitzky, dit Guillaume APOLLINAIRE, est un poète et écrivain français, critique et théoricien d’art qui serait né le 25 août 1880 à Rome. Il meurt à Paris le 9 novembre 1918 de la grippe espagnole, mais est déclaré mort pour la France en raison de son engagement durant la guerre.

> Les sapins <

Les sapins en bonnets pointus
De longues robes revêtus
Comme des astrologues
Saluent leurs frères abattus
Les bateaux qui sur le Rhin voguent

Dans les sept arts endoctrinés
Par les vieux sapins leurs aînés
Qui sont de grands poètes
Ils se savent prédestinés
À briller plus que des planètes