NOVALIS

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Né le 2 mai 1772 au château d’Oberwiederstedt (maintenant Arnstein en Allemagne) et mort le 25 mars 1801 à Weißenfels (Allemagne), NOVALIS, de son vrai nom Georg Philipp Friedrich VON HARDENBERG, est un poète, romancier, philosophe, juriste, géologue, minéralogiste et ingénieur des Mines allemand. Il est l’un des représentants les plus éminents du premier romantisme allemand (cercle d’Iéna).

> Extrait de « Hymne a la nuit » <

« Un jour je répandais des larmes amères ; la douleur avait dissipé mon espérance, et j’étais seul auprès de ce tombeau sombre qui cache tout ce qui faisait la force de ma vie ; seul, comme personne ne pouvait l’être, sans appui et n’ayant plus qu’une pensée de malheur ; j’appelais du secours sans pouvoir aller ni en avant, ni en arrière, et je m’attachais avec ardeur à cet être que j’avais vu mourir. Alors des lointains bleuâtres, des lieux témoins de mon ancienne félicité, un doux rayon vint à poindre ; la pompe terrestre s’enfuit, et avec elle ma tristesse ; je m’élançai dans un monde nouveau, immense, tu descendis sur moi, inspiration de la nuit, sommeil du ciel ; la contrée s’éleva peu à peu, et sur la contrée planait mon esprit dégagé de ses liens. Le tombeau près duquel j’étais assis, m’apparut comme un nuage, et à travers ce nuage j’aperçus les traits rayonnants de ma bien-aimée. L’éternité reposait dans ses yeux, je pris ses mains, et mes larmes coulèrent en abondance. Les siècles s’en allèrent au loin comme un orage, tandis que, suspendu à son cou, je versais des pleurs délicieux. Ce fut là mon premier rêve, et depuis j’ai senti dans mon cœur une foi constante et inaltérable au ciel de nuit, et à ma bien-aimée, qui en est la lumière. »

L’hymne à la nuit, Éditions Fayard

Belle présentation de NOVALIS par Georges-Arthur GOLDSCHMIDT

Sur En Attendant Nadeau, lors de l’édition de la traduction de « À la fin tout devient poésie » par Olivier SCHEFER.

> Extrait de son roman inachevé « Henri d’OFTERDINGEN » <

« Ainsi sape-t-elle secrètement le terrain du propriétaire, qu’elle ne tardera guère à « La nature ne veut pas être la possession exclusive d’un seul. Propriété, elle se tourne en malin poison qui ôte tout repos au propriétaire, entraîné dans un funeste besoin de possession qui veut tout prendre dans son cercle, s’approprier, avec une suite de soucis sans fin et de passions déchaînées.
Ensevelir dans le gouffre béant, passant de cette manière de main en main et réussissant par là à satisfaire, de l’un à l’autre successivement, son penchant à elle, qui est d’appartenir à tous. »