François MITTERRAND

Né le 26 octobre 1916 à Jarnac (Charente) et mort le 8 janvier 1996 à Paris, François MITTERRAND est un écrivain, académicien et homme d’État français.

Il a vécu quelques années à Metz-le-Comte avant de devenir maire de Château-Chinon de 1959 à 1981 et président de la République de 1981 à 1995.
Pour en savoir plus : Mitterrand et la Nièvre, le Morvan et Mitterrand et deux articles du Journal du Centre :
> 25 ans après le décès de l’ancien président
> Le retour d’une Mitterrand dans la Nièvre

Nivernais

> Extrait de son discours à l’Académie Française <

« L’Académie a été instituée pour rendre la langue française non seulement élégante mais capable de traiter tous les arts et les sciences. Je me pose la question, qu’en est-il après trois cent cinquante ans ?

Notre langue peut-elle encore traduire les apports de la science, désigner les objets hier encore inconnus, que dis-je, inexistants ?
Près de cent millions d’hommes et de femmes ont le français pour langue maternelle.
Plus de quarante millions l’utilisent comme seconde langue ou langue de travail. Et pourtant la langue française est menacée.
Comme toute langue, elle est mortelle.

Il ne s’agit pas de nostalgie, mais d’avenir. La France, disait Fernand Braudel, c’est d’abord la langue française.
Si la France s’est montrée de tous temps plus ouverte que d’autres aux cultures du monde c’est qu’elle ne doutait pas de son identité, ni de sa propre culture, ni de son propre langage. Elle ne doutait pas d’elle-même. »

> Extrait de « La paille et le grain » <

Ah, le bonheur utile des longues promenades où respirer est penser. Je marche dans la forêt. Je mesure le progrès des fougères qui, soudain déroulées, déploient leur tapis de haute verdure. Je sens mes pas épouser la souplesse du chemin. Le silence et l’espace me guérissent du mal des villes. J’ai coupé par les champs et les bois et atteint Alligny, au creux de la vallée, en moins de deux heures.

La lumière dorée qui traversait en gloire le ciel noir couronnait de majesté le sommet des collines où la hêtraie résiste encore à l’agression des résineux.. La fatigue m’a planté plusieurs fois sur place, comme un arbre : les racines poussent vite à qui sait s’arrêter. Mais il fallait déjà rentrer.