Né le 25 août 1767 à Decize et mort guillotiné le 10 thermidor an II (28 juillet 1794) à Paris, Louis Antoine Léon de SAINT-JUST est un homme politique de la Révolution française. Plus jeune élu à la Convention nationale, il était membre du groupe des Montagnards et un soutien indéfectible de Robespierre qui l’a emporté dans sa chute.
D’une éloquence remarquée, il se distingue par l’intransigeance de ses principes prônant l’égalité et la vertu, ainsi que par l’efficacité de ses missions.
> Poème « Homme est un mot… » <
Homme est un mot qui ne caractérise
Qu’un animal, ainsi qu’ours et lion ;
Son naturel est erreur et sottise,
Malignité, superbe, ambition ;
Il naît et meurt ; et mort, on le méprise.
De son destin orgueilleux, on le voit
Fouler la terre en pays de conquête,
Que la raison a soumis à sa loi ;
Il n’est plus que la première bête
De ce séjour dont il se dit le Roi.
Maître du monde, esclave de lui même,
Il creuse tout, et ne sait ce qu’il est ;
Son cœur, pétri d’orgueil et d’intérêt,
Craint ce qu’il hait, méprise ce qu’il aime.
Impudemment il appelle vertu
Le crime sourd d’un sophisme vêtu.
Son amour propre inventa l’apparence ;
L’intérêt vil lui donna la prudence,
Et sa raison n’est qu’un noir composé
D’orgueil adroit, d’orgueil intéressé.
L’or animé dans ses veines palpite ;
L’or est son cœur ; c’est le Dieu qui l’agite ;
Sa voix le traîne au travers des dangers,
Pour s’engraisser sur des bords étrangers.
L’or inventa les Arts, l’Astronomie,
Et l’Avarice est mère du Génie.