Autrice
Née en 1976 dans la Nièvre, , berceau de ses premières inspirations, Séverine LANGLOIS vit dans l’Allier, et revient dans son pays natal régulièrement.

Formée à la pratique d’ateliers d’écriture, depuis 1996, à l’Université de Lettres modernes de Dijon, dans le cadre de ses études supérieures, Séverine a affiné son style et le contenue de ses ateliers par les rencontres régulières d’auteurs, et étoffé ses connaissances en littérature contemporaine grâce à Dominique BONDU, lors de sa direction du Centre Régional du livre de FRANCHE-COMTE.
Depuis 1999, elle anime des ateliers d’écriture, activité à laquelle elle est formée depuis ses études à Dijon. Sa pratique s’est enrichie grâce à des rencontres avec des auteurs et professionnels du livre, notamment les éditions Potentille et La Tête à l’envers dans la Nièvre. Bibliothécaire depuis ce temps, elle a exercé dans plusieurs médiathèques, dont Cusset depuis 2012.
J’interviens aussi dans divers milieux, y compris scolaire, associatif et artistique. Je me forme à la pédagogie perceptive®️, alliant écriture, voix, art et mouvement dans une approche sensible et vivante.

Séverine est l’autrice en 2016 d’Espaces de respiration (Éditions Le Manège du cochon seul, NEVERS). Pendant le Festival 2025 elle intervient à Chateau-Chinon le mardi 22 juillet à 11h30.
> Extrait : « Espaces de Respiration » <
Poser la nappe
aplatir le tissu
lisser les plis
bien vérifier qu’un côté ne dépasse pas
choisir les serviettes assorties à la nappe
Dresser les assiettes, les couverts, les verres à pieds
Prendre soin de laisser la place au dessous de plat
Installer le vase
Aplanir la vase
A table
Donner la cuillèreamuser la bouche
se tenir derrière les fourneaux
tenir la culotte
ouvrir la cocotte
servir à table
servir le repas
servir à quoi
Se tenir autour de la tablefaire famille
rompre le pain
rompez le lien
L’île de la Crevée
En bord de LoireElle marchait parmi les arbres
Ils vivent en acrobate, en acrobranche
L’arbre horizontal s’est couché depuis longtempsbien vivant
Au bord du fleuvel’arbre horizontal est devenu mur végétal
Ses branches allongées
comme un marécage soyeux
de coussins
de mousses vertes
Ce vieil arbre n’en finit pas
Je voudrais encore sentir l’âme de ce vieil arbrequi n’en finit pas
La Maison posée sur la corniche
Je suis bien plantéeJamais les vagues ne m’atteignent
Elles croient pouvoir à marée haute
me lécher les pieds
Tu le sais, elles aimeraient m’embrasserElles me regardent
Elles dansent devant moi, roulent leurs courbes
A mes pieds, elles se mettent
Je scrute au loinElles pensent pouvoir m’atteindre
un jour de grande tempête
Le rocher sur lequel je suis plantée est bien ancréTant de vagues s’y sont cognées
Les plus fortes sont reparties
ivres
comme étourdies par leurs propres gifles
Je suis restée au bord du vide pour accueillirceux qui viennent chercher refuge
retraite, silence
A cet homme qui peintJ’offre le gîte, le couvert
les craquements de la nuit
le souffle du vent
qui tente de percer mes fenêtres
Habitée, je suisdu cycle des saisons
de la spontanéité du vent
de la parole des mouettes
du cri des gouttes de pluie
de l’invitation du temps suspendu à la falaise
> Poème « L’infini a portée de main » <
« Il faut aller respirer ailleurs dans le ciel
Ascension verticale de l’étonnant voyageur
Ecrire la difficulté de comprendre les étoiles dans le ciel quand le trou noir rassemble l’esprit des ombres
Comment trouver l’usage des mots dans l’univers
Il faut aller écrire la poésie de l’univers
A l’agrandissement d’une réduction d’atome regarder la mythologie des générations écarter les ancêtres trouver sa voie
On peut mettre ses ancêtres dans une bulle de verre et s’en servir de presse-papier
L’infini de la terre appelle un chant de révolte le chant des étoiles
L’œil se lève sur l’horizon il repère une touche de lumière
Il y a un temps qui attend un temps qui espère
Personne d’autre que toi n’actionnera le stylo
Les immobiles s’ennuient tellement
Le ciel bleu et le rose réchauffent le corps allo. de tes ancêtres
Ils vont à l’horizontal sud la tête au nord
Regarder le ciel
c’est regarder le passé de l’univers
L’éblouissement, l’ailleurs font vibrer ses territoires intérieurs
Des kilos de béton sur le dos
nous refleurirons une terre inconnue planterons de la vigne pourpre taillerons des rosiers géants
nous écrirons la traversée cueillerons une étoile par la fenêtre allumerons la cheminée avec
ailleurs »
Poème inspiré suite à une conférence-rencontre avec Christophe Galfard, à Saint-Malo