Michel JULIEN

Né en 1962, non loin de Paris. Après des études littéraires, il commence par enseigner à l’Université Fédérale du Para, au Brésil (Belem).

De retour en France, il fait ses premières armes dans l’édition, chez Hazan, puis chez Larousse avant d’animer une maison d’édition spécialisée dans les arts décoratifs. Sa grande passion est la montagne et l’escalade qu’il a pratiqué longtemps.

> Extraits de « Intervalles de Loire«  (éditions Verdier) » <

 » Le cours de Loire a ses traquenards, naturels, artificiels. Les seconds consistent en des barrages, des ponts, des centrales nucléaires (quatre au parcours). Les premiers sont constants: îles et bras morts – ce qui revient au même. C’est tout le temps, une ample largeur de fleuve se déploie devant avec trois îles en ligne de mire, soit quatre voies d’eau, l’une préférable, de bon courant, pour trois culs-de-sac, des passes de haut-fond où se fourvoyer – on appelle ça des « boires»  –, toutes choses aperçues à ras d’eau, sans recul, quel chemin prendre? Il existe des cartes fluviales qui ne sauraient décompter tous les îlots, elles ne préviennent pas des bancs sablonneux, des faux accès, des enrochements, leur coloriage uniforme ne dit pas qu’entre un large chenal et un moindre goulet la seconde passe est souvent la meilleure… »